La guerre sans fin

Où l'on découvre que pendant que nous vaquons à nos activités triviales, l'humanité mobilise au quotidien des millions de soldats pour repousser la menace constante d'une force d'invasion dont l'objectif est simple : nous boulotter.

- Aleeeerte !

- Mais qu…

- Mobilisation générale !

- Qu’est-ce qui te…

- AUX AAAAARMES !

- Stop. Stop ! Arrête hurler une minute, ne serait-ce que parce qu’on est dans la même pièce, et dis-moi ce qui se passe. Calmement, si possible.

- Ce qui se passe ? Mais c’est l’invasion. L’attaque. L’ennemi à nos portes.

- Je dois malheureusement admettre que je deviens prêt à tout entendre au réveil, mais j’ai tendance à penser que j’aurais remarqué si nous avions été agressés pendant la nuit.

- La nuit ? Ha ha, grand naïf ! Mais ça fait des années que ça dure ! Et quand je dis des années, il faut entendre des décennies, des générations, des siècles. Au moins !

- D’accord, ça remet un peu les choses en perspective. Au stade où on en est, j’imagine qu’on peut prendre au moins un instant pour que je comprenne.

- Franchement, je n’en suis pas convaincu. L’ennemi est repassé à l’offensive, il a percé nos défenses. Elle sera bientôt là, bon sang !

- Qui ça, elle ?

- LA BOUCHÈRE !!!

- La bouch…la bouchère ? Je ne nie pas que c’est un peu flippant comme surnom, mais plus dans le registre tueuse en série que menace armée.

- Parce que quand je dis « la bouchère » tu n’en imagines qu’une seule. Elles sont des mil…des centaines de millions !

- Comment c’est…

- Plus le temps de discuter, on doit s’armer. Mobiliser tous les moyens pour établir nos défenses. Vite, file-moi tes déchets alimentaires !

- QUOI ?!

- J’ai urgemment besoin de tes restes. C’est pour la reproduction.

- Ca suffit maintenant. Assieds-toi et reprends tout du début. Posément.

- Ok, d’accord. Nous sommes en guerre.

- Déjà, c’est qui nous dans cette histoire ?

- Le genre humain.

- Rien que ça ?

- Oui. Enfin non, à vrai dire ce sont tous les mammifères. Mais il faut bien qu’une espèce se dévoue pour les autres, et aux dernières nouvelles nous sommes les seuls à maîtriser l’atome.

- L’atome ?! Tu parles d’une guerre nucléaire ?!

- Pas exactement. Mais on en a besoin pour avoir des mutants.

- …

- Nous sommes en guerre contre une espèce redoutable, constamment à l’offensive, qui s’efforce au quotidien de nous noyer sous ses nuées. Et contre laquelle, oui, nous avons besoin des moyens nucléaires pour créer les mutants qui constituent le mur de chair.

- Ah, il y a un mur de chair maintenant. J’hésite entre le SAMU psychiatrique et un studio spécialisé en films de genre qui saura quoi faire de ton bingo de thèmes pour nanar.

« Comment ça nanar ?! »

- Dis donc, si je me souviens bien, Monsieur se pique d’avoir des lettres classiques ?

- Oh, se pique, c’est beaucoup dire…

- Rassemble donc tes souvenirs de latiniste et dis-moi ce que veut dire hominivorax ?

- Hominivorax ? Mmm, je pose la racine, je retiens deux, mmm, ça signifie…doux Jésus, mangeur d’homme ?

- Exactement. On rigole moins maintenant ? Hominivorax, mangeur d’homme, voilà l’ennemi.

- Mais c’est quoi ? Un requin, un crocodile, un tigre, un ours ?

- Euh…une mouche, la cochliomyia hominivorax.

- Je crois vraiment que j’aurais déjà entendu parler d’une mouche de plusieurs mètres d’envergure.

- Non non, une mouche de taille normale pour une mouche. Bleue métallisée.

Ne mentez pas, sur votre melon elle vous ferait le même effet qu’un ours.

- Gentes alliage…

- Moque-toi. En français, on l’appelle plus couramment la lucilie bouchère, ou mouche à viande. Ou encore mouche de Libye, alors que pas du tout, sauf…on y reviendra.

- Uh uh. Et donc, mangeuse d’hommes, hein ?

- En fait, ce n’est pas tant la mouche que sa progéniture. Tous les mammifères servent de source de nourriture pour les larves, appelées vers en vis à cause de leur forme, et qui donnent son nom plus commun à l’espèce : la mouche à vers en vis du Nouveau Monde. Enfin quand je dis que les mammifères sont sa source de nourriture, c’est en fait plus que ça. Les vers s’en servent comme d’un terrain. D’un terreau. Ils nous colonisent pour nous bouffer de l’intérieur avec leurs mandibules acérées.

Venez nous dire qu’on exagère.

- Carrément ?

- Oh oui. Les femelles repèrent des plaies ouvertes sur les animaux à sang chaud, et à l’échelle d’une mouche une simple écorchure suffit, et viennent pondre des centaines d’œufs dans les plaies. Une fois écloses après 12 à 24 heures, les larves se nourrissent sur la bête en s’enfonçant dans la peau.

- Uuuuuuh…

- Exactement. Elles causent ainsi l’aggravation et l’infection des plaies en question. Elles peuvent provoquer des lésions importantes aux animaux ainsi infestés. On appelle ça des myases et c’est potentiellement bien dégueulasse. Voire mortel. Sache également que les femelles mouches peuvent aussi pondre dans les muqueuses des différents orifices : les yeux, les narines, ou les parties génitales.

Alors, ça rigole moins d’un coup ?

- Mais c’est révoltant !

- Je vois que tu commences à te rendre compte. J’ajoute pour que le tableau soit complet qu’une fois le vers dans le…fruit, disons, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que d’essayer de l’extirper manuellement. Ah, ça y est, il tourne de l’œil.

- J’ai eu une absence.

- Histoire de finir ton cours rapide sur la biologie de la lucilie bouchère, le cycle de maturation des larves est plus ou moins rapide selon la température, mais sous les tropiques il peut être bouclé en trois semaines. Dont une semaine pendant laquelle les vers, potentiellement plusieurs centaines, s’enfoncent dans les plaies de l’hôte en creusant à coups de mandibules. Après ils passent au stade dit de pupe, sortent de l’hôte et poursuivent leur développement dans le sol. Dont émergent plus tard les individus adultes.

- Sales fils de pupes…

- Ensuite les mouches vivent en moyenne 21 jours, et pendant ce temps la femelle peut pondre jusqu’à 3 000 œufs, par fournées de 200 à 300.

- Ca va vite.

- Très. La bestiole est originaire d’Amérique du sud et Centrale, de l’Argentine jusqu’au nord du Mexique. C’est là qu’elle a vécu pendant des millénaires en pourrissant la vie de toutes les créatures à sang chaud à portée.

- Pourrissant est le mot.

- Je répète qu’en fonction de la localisation, des conditions, et tout, les dégâts causés par les vers peuvent être mortels même pour des animaux de grande taille. Y compris des humains.

- Raison de plus pour ne pas aller s’installer au milieu de l’Amazonie, si tu veux mon avis.

- Je suis bien d’accord. Sauf que d’une, aux dernières nouvelles le nord du Mexique ce n’est pas l’Amazonie. Et de deux, le développement de l’agriculture, et plus précisément de l’élevage, a offert à cochliomyia hominivorax des conditions d’expansion exceptionnelles. Elle s’est ainsi répandue dans le sud des Etats-Unis, où elle est devenue un problème majeur pour les troupeaux à partir de fin du 19e. C'est-à-dire à partir du moment où le nombre de têtes de bétail a fortement augmenté. D’autant plus qu’au même moment les pâturages ont commencé à être clôturés avec du fil de fer barbelé.

- Et ?

- Et donc beaucoup plus de risques de plaies et écorchures sur les bêtes.

- Parfait.

- Sachant que pour lutter contre l’infestation par les vers, qui peut mettre méchamment à mal les troupeaux, impossible de recourir à des pesticides. On ne peut traiter un parasite qui est déjà dans l’animal. Le plus efficace reste la surveillance pour prévenir. Les éleveurs sont donc confrontés à des épisodes réguliers, et en plus des pertes et du coût qu’elles représentent, ils passent des heures et des heures à inspecter leurs bêtes à la recherche de la moindre plaie susceptibles d’être infectée, ou qui l’est déjà. Est-ce que tu as une idée à quel point c’est pénible de devoir examiner chaque centimètre carré de la peau d’un mouton non tondu ?

- Non. Et d’ailleurs toi non plus.

- C’est long. Et si la bête présente des signes d’infection, elle doit alors être isolée et soignée, ce qui est encore chronophage. On organise l’exploitation autour du risque, en prévoyant les opérations qui causent des plaies, comme le marquage ou les castrations, pendant les mois plus froids où le risque d’infection est moindre. Tout ça pour dire que la mouche que tu ne semblais pas voir comme une menace sérieuse constitue un réel problème. En 1935, un recensement dans moins de la moitié des comtés du Texas montre que les vers ont provoqué la mort de 180 000 têtes de bétail pendant l’année.

- Je comprends. Je vais chercher le lance-flamme, ou on a d’autres moyens de se débarrasser de cette saloperie ?

- Bien, je vois que tu te décides à prendre le problème au sérieux. Heureusement, les scientifiques aussi.

S'il-vous-plaît, oui.

Dans les années 30, plusieurs chercheurs en URSS, en Tanzanie, ou aux Etats-Unis sont confrontés à des problèmes du même type. Il ne s’agit pas partout de la Bouchère, comme on l’a dit elle constitue un problème exclusivement américain. Mais tous imaginent de répandre dans la nature des insectes traités d’une manière ou d’une autre pour contrôler les populations sauvages. Puis Hermann Muller démontre le potentiel mutagène des rayonnements radioactifs.

- Mutaquoi ?

- Mutagène, c'est-à-dire qui provoque des mutations génétiques. L’exposition à la radioactivité peut non seulement provoquer des dégâts physiques immédiats, mais en plus elle peut modifier le génome.

- …

- Les X-men.

- Ah ben voilà, je vois. Utilise les bons termes, aussi.

- Les travaux de Muller lui valent d’ailleurs le prix Nobel de Médecine en 46, et le conduisent à s’engager vigoureusement contre les essais nucléaires en atmosphère.

- Je vois, un dangereux bolchévique.

- Dont les découvertes vont faire économiser des milliards à l’industrie agroalimentaire, je pense qu’il risque de perdre sa carte du parti. En parallèle, Edward Knipling et Raymond Bushland sont deux scientifiques du Département de l’Agriculture des Etats-Unis, qui travaillent sur le contrôle des insectes nuisibles.

- Les braves gens.

« Mademoiselle Hortense, venez voir ! »

- Bushland met au point une méthode pour élever de grandes quantités de mouches pour ses recherches, sans se servir d’animaux vivants comme substrat.

- Oui, c’est mieux.

- Il élabore un mélange de viande hachée et sang de bœuf qui est maintenu à température dans des cuves.

- A la réflexion, je ne suis pas convaincu que ce soit mieux. Je ne veux même pas commencer à imaginer l’odeur.

- Vaut mieux pas. En 1950, un collègue attire l’attention de Knipling sur un article consacré aux recherches de Muller. Il comprend que ce dernier a découvert comment rendre certaines populations de mouches du vinaigre, qu’il a utilisées pour ses travaux, stériles. Il contacte Muller pour lui demander si ça peut marcher sur les cochliomyia hominivorax, ce sur quoi le prix Nobel n’a aucun doute. Knipling imagine donc une méthode pour stériliser les mouches par irradiation puis les relâcher dans la nature.

- Oui parce qu’à la main c’est quand même très fastidieux.

- En 1953, Raymond Bushland essaie d’irradier des larves avec des rayons X, et découvre qu’en leur balançant une dose précise au 6e jour de leur développement, elles deviennent à terme des mâles visuellement identiques aux autres, tout à fait en mesure de s’accoupler, mais stériles. Or Knipling a découvert un élément capital du cycle de vie de la bouchère : la femelle ne s’accouple qu’une fois pendant son cycle de vie de trois semaines à peu près. Si donc c’est avec un male stérile…

- Ils n’auront aucune descendance. Pas de fils de pupe.

- Exactement. Nous avons donc une idée prometteuse, il ne reste plus qu’à la mettre à l’épreuve. Un premier test est réalisé sur l’île de Sanibel au large de la Floride. Il démontre qu’au fil des largages de pupes irradiées, la population de mouches diminue, sauf qu’il en arrive régulièrement depuis le continent. La méthode semble efficace, mais le site n’est pas assez isolé pour une démonstration définitive.

- Il faudrait trouver un endroit où il n’y a jamais eu de cochliomyia, les introduire, et puis…non, attends, ça ressemble à un plan australien.

- En 1953 toujours, un vétérinaire en poste sur l’île de Curaçao, dans les Caraïbes, sollicite le Département US de l’Agriculture pour qu’il l’aide à faire face aux vers. Knipling réalise que l’île constitue un terrain d’essai idéal, avec une population endémique et isolée.

« L’île ne présente en dehors de cela aucun intérêt particulier. Merci de débloquer les fonds pour une étude dans la durée, veuillez agréer, etc. »

En 1954, on produit à Orlando suffisamment de pupes irradiées pour en larguer à hauteur de 155 par km². Le taux de stérilité des œufs étudiés dans la nature atteint 69 % après les largages, et 100 % au bout de deux générations. La population est éradiquée en 14 semaines.

- Remarquable !

- Le premier programme d’éradication à grande échelle est lancé en Floride en 1958. A cette fin, des fermes-usines sont implantées aux Etats-Unis, en Floride puis au Texas. La méthode d’élevage des larves est affinée, notamment pour réduire les coûts. On ajoute du lait et des œufs, on utilise du sang séché. Bref, ça reste un brouet immonde, mais ça coûte moins et ça produit plus. Il sort de ces ateliers jusqu’à 500 millions de mutants par semaine. Pour en produire 150 millions, une usine du Texas consomme 70 tonnes de viande et 50 000 litres de sang hebdomadaires. On raconte que l’odeur du résultat est tellement nauséabonde que les compagnies aériennes refusent de transporter ces cargaisons, qui doivent être parfumées.

- Je veux bien le croire.

- Dans le même esprit d’optimisation, les méthodes d’irradiation sont perfectionnées, les rayons gammas constituant la source de prédilection.

C’est également un très bon traitement pour les oreilles humaines.

Ca a coût, mais ça le vaut : pour débarrasser la Floride, la facture est de l’ordre de 4 millions de dollars par an, mais les pertes annuelles dues à la bestiole représentent dix fois autant pour les éleveurs.

- A l’attaaaaaque !

- Le programme avance, et les mouches reculent. Les populations sont éliminées en Floride, puis au Texas et dans le sud des Etats-Unis. Ils sont débarrassés des mouches indigènes en 1966, mais de nouvelles vagues continuent à venir du Sud. Il faut dire que la frontière avec le voisin est…large. Pas évident de contenir les arrivées.

Après on trouve toujours des demeurés pour proposer des solutions idiotes, mais on sait ce que ça donne.

Pour une action vraiment efficace, il faut pousser l’offensive. L’opération s’étend donc au Mexique, et jusqu’en Amérique centrale. On implante de nouvelles fermes à larves au Mexique et au Panama. Le nord du Mexique est libéré en 1982, et la dernière épidémie d’infestation dans le pays est enregistrée en 1993. Le Belize est libéré en 1992, le Salvador en 94, le Honduras en 96, et le Nicaragua en 1999.

L’inexorable marche des mutants.

- Victoire !

- Pas si vite. La Bouchère est pernicieuse. Pendant que nous la repoussons toujours plus loin vers son foyer, elle tente une manœuvre de contournement.

- Comment ça ?

- En 1988, les vers débarquent en Afrique, va savoir comment. Ils sont repérés à Tripoli, en Libye.

- Ils se sont peut-être dit qu’ils étaient enfin temps de justifier un de leurs noms communs.

- Ca ne m’étonnerait qu’à moitié. Toujours est-il que fidèles à leurs habitudes, ils se répandent rapidement. Le risque est que la mouche descende le Nil et arrive en Afrique sub-saharienne, avec des conséquences calamiteuses pour les cheptels, les populations, voire les espèces locales.

- Qui n’ont jamais été confrontés à cette bestiole, en plus.

- Exactement. Tous les moyens nécessaires sont mobilisés pour éliminer la souche libyenne dans l’œuf. Des équipes sont déployées au sol pour inspecter les animaux à la recherche de plaies infectées, et des millions de pupes stérilisées sont amenées depuis les usines mexicaines pour dispersion. En 1990, on relevait plus de 12 000 animaux infectés. Un an plus tard, le chiffre est tombé à 6. Les largages d’individus stériles se poursuivent jusqu’à la fin 91 et en juin 92 l’éradication est considérée comme totale. L’offensive africaine a été repoussée.

Pour la liberté et l’élevage !

De retour aux Amériques, les cochliomyias sont repoussées toujours plus loin vers le sud, jusqu’à un secteur que nous connaissons bien.

- Le Panama ?

- Mais oui ! Et plus précisément le détroit de Darien. C’est un secteur absolument stratégique, précisément parce que c’est un détroit. C’est la zone la plus étroite par laquelle les mouches peuvent remonter depuis l’Amérique du Sud. Et essaient en permanence de remonter, en fait. C’est là que se trouve le réservoir de population, qu’il n’est pas envisageable d’éradiquer.

- Si on veut les bloquer, c’est là.

- Exactement. Il faut établir une défense aussi hermétique que possible au niveau de ce goulot. C’est l’idée du « mur de chair ».

- Ok Léonidas.

- Le principe est bien de déverser en continu des quantités de bestioles pour stopper l’avancée ennemie. Chaque semaine, 90 millions de futurs mâles stérilisés sont ainsi largués sur zone, via un ballet aérien organisé dans des couloirs séparés de 1,6 km précisément. Dans le même temps, des équipes au sol traquent en permanence les éventuelles traces d’infestation au nord de la frontière avec la Colombie. On maintient la Bouchère en Amérique du Sud, mais au prix d’un effort constant. Et surtout sans relâcher la vigilance ailleurs ! Elle va toujours essayer de nous prendre à revers.

- N’exagère quand même pas.

- Rien du tout. A la mi- 2016, la cochliomyia parvient à infiltrer les Florida Keys. Des vers sont repérés sur de nombreuses populations de cervidés locaux, et certains animaux domestiques. Un second front est donc ouvert. Les mouches stériles sont répandues depuis des stations au sol plutôt que par avion. Après le déploiement passif de près de 190 millions d’individus, l’éradication est déclarée en mars 2017.

- Si je comprends bien, la contrepartie est que nous n’avons collectivement d’autre choix que de faire tourner les usines à larves en permanence.

- En attendant de trouver une meilleure solution, oui. Cela dit ça vaut le coup. Les éleveurs américains économisent 900 millions de dollars par an avec la stérilisation. Au Mexique, l’économie est estimée à 2 milliards de dollars depuis le lancement de l’opération en 1991. Pour l’ensemble de la zone Amérique centrale, les gains pour les éleveurs sont évalués à 70 millions de dollars par an, et pout l’ensemble de l’économie le chiffre monte à 250 millions. Leurs conditions de travail sont significativement meilleures, de même que l’équilibre économique de leurs activités. Sans parler des bénéfices pour la santé des animaux et des humains.

- Parfait.

- MAIS ATTENTION ! L’ennemie est toujours à l’offensive. Fin 2023, le mur du Panama laisse passer une force d’invasion, qui se répand rapidement. Le 7 février 2024, le Costa Rica officialise le retour de la bouchère sur son territoire. En mars, c’est le Nicaragua. Elle est remontée jusqu’au Mexique.

Les centres de production tournent actuellement à capacité maximale pour repousser cette attaque. En parallèle, une contre-offensive est en cours depuis 2022 en Uruguay, avec des pupes panaméens. Il est impératif de rester mobilisé !

- Je comprends.

- Alors ça suffit les simagrées. File-moi le contenu de ton composteur maintenant.

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En Marge, des histoires derrière l'Histoire. N'importe quoi, mais sérieusement.

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