En Marge, des histoires derrière l'Histoire. N'importe quoi, mais sérieusement.

L’Histoire, c'est certes l’affaire de savants spécialistes qui plongent des archives qui font éternuer. Mais c'est aussi le petit détail qui a le don de faire sourire deux gugusses dans notre genre. Ici, on se raconte les petites histoires qu'on trouve dans les marges. Et soit vous n'en avez jamais entendu parler, soit vous ne savez pas tout.

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Par En Marge
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Un faux qui a fait Führer

Où l'on s'intéresse à l'une des plus belles arnaques des années 80.

- Tu fais quoi, Sam ?

- T’occupe.

- Heeeey c’est vachement bien ce que tu dessines mais DIS DONC SAM CE SONT DE FAUX BILLETS.

- NON PAS DU TOUT ET PUIS C’EST POUR UN EUH JEU DE RÔLE ET PUIS T’OCCUPE JE T’EN POSE DES QUESTIONS T'ES DE LA POLICE J’AI RIEN FAIT J’ETAIS AU CINEMA JE CONNAIS MES DROITS VOTRE HONNEUR

- Je note une grande sérénité. Mais tu sais, si tu veux te faire des ronds en exerçant tes indéniables talents de faussai... de dessinateur, il y a moins risqué que la fausse monnaie.

Je vous jure qu’il me fatigue.

- La peinture ?

- Tu peux ramasser pas mal quand même, mais moins, oui. Et sinon, il y a les faux journaux de célébrités.

- Quoi, tu veux dire le journal intime de Vercingétorix ?  

- Oh plus proche.

- Je demande que ça, mais accouche.

- Hitler. Ça marche du feu de Dieu.

- Ah mais parce qu’il y en a qui ont essayé ?

- Et ils ont eu des problèmes, mais ils se sont fait des quenouilles en platine avant.

- Mais ça date de quand ?

- Le nazisme ? Les années 30-40. Je te ferai un petit debrief, c’est un épisode pas très connu.

- Le faux, andouille.

- Les années 80, mais ça n’aurait jamais marché sans un épisode qui date du printemps 1945.

- On est plutôt sur la fin, là.

- C’est le moins qu’on puisse dire. Mi-avril, l’Armée rouge a lancé l’offensive contre Berlin et l’issue de la Seconde guerre mondiale ne fait plus de doutes pour personne en dehors de Hitler lui-même. Isolé dans le célèbre bunker souterrain de la chancellerie, malade, Adolf Hitler ne trompe plus grand monde le 19 avril, quand il affirme encore à son entourage que « les Russes vont connaître devant Berlin la plus sanglante défaite de tous les temps ». Le 20 avril, son secrétaire Martin Bormann lance une mission qui fait les choux gras des amateurs de complots depuis : l’Opération Seraglio.

- Jamais entendu parler.

- Parce que tu ne fais pas tes propres recherches – je déconne, l’opération est bien réelle. À l’aube du 20 avril, 80 proches du Führer sont évacués vers plusieurs aérodromes de la capitale. Objectif : Berchtesgaden, dans les Alpes bavaroises. Ils emportent quelques tonnes de documents confidentiels ou personnels, mais aussi des objets précieux et du pognon. Sur les dix avions qui décollent ce jour-là, il y en a un qui n’arrivera jamais en Bavière : touché au-dessus de Dresde, l’appareil s’écrase avec sa cargaison – d’énormes malles de voyage – et ses seize passagers, dont le majordome d’Hitler.

- L’avion il est tout beugné, l’était impeccab’.

- Sehr kaput, oui. Un seul passager survit au crash et à l’incendie qui suit. A Berlin, Hitler prend la nouvelle assez mal, à en croire les mémoires de son pilote personnel Hans Baur. Ceci dit, sa migraine ne dure pas longtemps : le 30 avril, il se tire une balle dans la tête à quelques jours. Historiquement parlant, l’Opération Seraglio n’est guère qu’une virgule dans le récit des derniers jours du Führer.

- Oui mais ça sent quand même bon l’aventure.

- Ben voilà. L’hypothèse qu’une partie de la cargaison de l’avion abattu ait pu survivre au brasier est certes très improbable, mais ça décourage rarement les amateurs de mystères, bien décidés à remettre la main sur d’éventuels documents personnels d’Hitler. Et la suite, c’est une leçon basique d’économie. Je diras septembre en classe de seconde.

- Du genre ?

- La demande crée l’offre. Tout ce que le continent européen compte d’escrocs et de faussaires ont un boulevard devant eux pour tenter des arnaques de plus ou moins grande envergure.

- Attends, comment ça, il y a de la demande ? Pour des trucs nazis ?

- Oh, my sweet super child. Bien sûr qu’il y a de la demande. Dans l’Europe des années 60 et 70, la réplique culte de Jean Dujardin dans OSS 117 n’est pas si surréaliste quand on grenouille dans certains cercles. Entre les amateurs de sensations fortes, les collectionneurs pas trop regardants, les antiquaires véreux et les anciens cadres du régime nazi passés entre les gouttes, tout ce qui évoque le Troisième Reich se vend bien.

- Je croyais qu’on avait dénazifié, moi.

- Avec une raquette sans cordage, alors. Les objets frappés de la croix gammée se vendent comme des petits pains – mais sous le manteau.

- Oui ben j’espère qu’on trouve pas ça au BHV, quand même.

- Et tu as raison. Dans la plupart des pays d’Europe, à l’Est comme à l’Ouest, la vente d’anciens artefacts nazis est en général prohibée. Pas de quoi faire reculer les amateurs qui se contentent de d’afficher leurs petites manies en privé.

- Entre Kameraden.

- Voilà. C’est dans ce contexte que Konrad Kujau, un Allemand âgé d’une petite trentaine d’années en 1970.

Non, pas lui.

- Qui ça ?

- Konrad Kujau.

- Lui manque juste un K pour réussir son implantation en Louisiane ou au Texas, lui. C’est quoi son pedigree ?

- À sa décharge, on ne peut pas l’accuser d’avoir une quelconque responsabilité dans les crimes du régime nazi pour l’excellente raison qu’il est né en 1938. Il n’a connu le régime nazi qu’enfant mais il a en revanche bien saisi l’intérêt qu’il pouvait en tirer.

- Geld hat keinen Geruch.

- Et en français ?

- Laisse, on va laisser les lecteurs chercher.

- Tu es cruel. Konrad vit alors à l’est, en RDA, où il n’est encore qu’un petit grouillot de l’arnaque au début des années 70. Il s’est spécialisé dans les contrefaçons plus ou moins grossières. Il peint, mais ce n’est pas le genre de type capable de te reproduire un Rembrandt : il doit son unique et court passage en prison à une triste affaire de faux tickets restaurants, artisanalement imités pour la somme lamentable de… 27 marks.

- C’est modeste.

- Pour l’instant. L’arnaque qu’il imagine au cours des années 70, elle, est d’un autre niveau. À l’occasion d’une visite familiale en RDA, Kujau constate que le trafic de reliques nazies se porte d’autant mieux que de nombreux anciens combattants revendent leurs souvenirs militaires pour mettre du beurre dans les épinards : armes, décorations, uniformes… Kujau se lance dans l’aventure, d’autant que c’est tout con : il achète à l’Est les pièces qu’il revend à l’Ouest auprès d’un noyau d’acheteurs fidèles de la région de Stuttgart – dont quelques notables.

- Du genre ?

- Un magistrat du parquet et le chef de la police locale.

- Ah mais qu’est-ce qu’on a bien dénazifié, décidément.

- Kujau ajoute vite une nouvelle corde à son arc : il propose à ses clients de les peindre dans des postures glorieuses en les insérant en quelque sorte dans ses représentations des grands moments de la Seconde guerre. Coté nazi, bien sûr.

- ... Je ne sais pas si c’est plus glauque que kitsch, ou l’inverse.

- N’empêche que ça fonctionne : un chauffeur de taxi, représenté en train de tendre une paire de jumelles au maréchal Rommel sur la tourelle d’un tank, lui a remis la somme rondelette de 2000 marks.

- Ah oui, ça fait beaucoup de faux tickets-restaurants.

- Et Kujau en a sous la semelle. Assez vite, il décide de glisser des faux au milieu des pièces authentiques en jouant sur la naïveté des toca... des amateurs.

- Et sur le fait qu’un acheteur déçu ne risque pas de porter plainte, j’imagine.

- Aussi. Autre petit bijou d’arnaque : pour renchérir le prix d’objets authentiques, il trafique des certificats imaginaires. Tu prends un banal casque allemand de 1914, tu bricoles un faux document officiel qui assure qu’il a appartenu à Adolf Hitler, et boum : sa valeur est multipliée par cinquante. Ses acheteurs ne prêtent aucune attention à la médiocrité des fausses lettres qu’il signe au petit bonheur la chance au nom de Goering, Himmler, Goebbels ou Rudolf Hess.

- Ah parce qu’il est nul, en plus ?

- Disons médiocre.  Ilse contente d’acheter des articles de papeterie moderne et vieillit ses fausses missives en… les trempant dans du thé.

- Purée mais je faisais ça quand j’étais môme.

- Et sur le fond, ce n’est pas plus brillant : Kujau maitrise mal l’orthographe, au point d’accumuler les fautes grossières. Il se contrefiche des anachronismes ou des erreurs historiques les plus évidentes mais pourquoi se fatiguer ? Ça fonctionne, et ça fonctionne encore quand il décide de... recopier à la main Mein Kampf pour proposer à ses acheteurs un « manuscrit » parfaitement faux.

- Mais non.

- Oh si. Et là où c’est beau, c’est qu’il n’y a jamais eu de manuscrit DU TOUT.  

- Ah bon ?

- Eh non : le véritable original a été tapé à la machine sur la vieille Remington qu’on avait remis à Hitler dans la prison de Landsberg, après son coup d’état manqué de 1923. Mais rien ne brise l’enthousiasme des acheteurs : au milieu des années 60, Kujau se fait aussi de petites fortunes en écoulant des faux tableaux du Führer, censés avoir été peints à l’époque où il tentait de percer à Vienne dans le milieu des Beaux-Arts. Il parvient même à forger de toutes pièces un… opéra, toujours attribué au Führer et toujours parfaitement faux : Wieland le Forgeron.

- Ahahaaaa pardon mais c’est magnifique. Les gogos nazis sont sinistres, mais ce seront toujours des gogos. Et le coup des carnets ?

- Là, on est au début des années 80. Kujau entre en contact avec le journaliste Gerd Heidemann à Hambourg, par l’intermédiaire de son petit cercle de nostalgiques du nazisme.

- C’est qui, Heidemann ?

- Eh ben c’est pas n’importe qui. Depuis 1955, il est photographe et reporter pour le Stern, le premier magazine de RFA avec deux millions d’exemplaires écoulés chaque semaine. C’est un professionnel reconnu, lauréat du Prix international de la Presse en 1965. Tout le monde s’accorde à souligner sa minutie et son acharnement sur terrain : on le surnomme d’ailleurs Der Spürhund, le Limier. Il n’y a qu’un léger problème : Heidemann s’est pris de passion pour le régime nazi.

- Journalistiquement ?

- Si seulement. Mais non. Il évolue dans de drôles de cercles, comme lorsqu’il a rachète le Carin II, l’ancien yacht du maréchal Göring, avant d’entamer une liaison avec Edda Göring, la nièce du haut dignitaire nazi.

- Ah oui, c’est...

- Sordide, je crois que c’est le mot que tu cherches. N’empêche que ça lui permet d’accéder au cercle très fermé des anciens hauts responsables du Reich/. En revanche, ça n’arrange pas ses problèmes financiers. Le Carin II est un gouffre et en 1976, Heidemann est au bord de la faillite. Alors forcément, il saute sur l’occasion lorsqu’il entend parler en 1979 de la pièce exceptionnelle et explosive qui circule dans l’entourage d’un mystérieux collectionneur.

- Laquelle ?

- Les écrits personnels d’Adolf Hitler en personne entre 1933 et 1945 – vingt-sept carnets exactement, réchappés par miracle du crash de 1945.

- Leur place est dans un musée !

- Oui, ou dans un cul de basse-fosse, mais toujours est-il que le journaliste flaire le coup du siècle. Heidemann finit par rencontrer le détenteur des carnets...

- Kujau ?

- Évidemment, qui a commencé à fabriquer les faux plusieurs années plus tôt en se contentant d’ailleurs de broder autour de différents discours du Führer qu’il enjolive à sa sauce.

- Remarque, ça évite les erreurs.

- Mouaaaais alors ça, on y reviendra. Commence alors une lente vaste-hésitation qui dépasse largement les deux hommes. Sa rédaction en chef, excédée par la manie de Heidemann pout ce qui évoque le Troisième Reich, lui a formellement défendu de travailler sur ce type de sujet. Mais Heidemann - qui croit dur comme fer à l’authenticité des carnets - s’engage auprès de Kujau à ce que son journal lui verse à Kujau une somme de… deux millions de marks.

“J’ai arrondi, et puis j’ai pas mis les centimes”.

- Ah oui, paye ta note de frais.  

- Heidemann sait très bien qu’il n’a aucune chance de convaincre sa hiérarchie. Du coup, il fait le coup du court-circuit.

- Hein ?

- Il se tourne vers les dirigeants de la maison-mère du Stern, Grüner & Jahr. Non seulement le patron du groupe, Manfred Fischer, avale toute l’histoire, mais il décide de ne pas informer la direction de son propre journal. Ce qui est beau, c’est qu’il se fait joyeusement escroquer au passage. – Comment ?

- Heidemann, qui a promis deux millions à Kujau, explique qu’il a besoin de… trois millions.

- Hahahaaaa mais quel enfoiré.

- Mais tu sais le plus beau ?

- Non ?

- Tout ce petit monde a pourtant un magnifique indice sous les yeux depuis le début.

- Lequel ?

- Kujau a appâté le client avec quelques pages et des les couvertures des fameux carnets. Mais pour imprimer les initiales du Führer en écriture gothique sur la couverture, il s’est servi de décalcomanies achetées en Asie.

- Non, tu me bourres le mou.

-Je te jure que c’est vrai, mais c’est pas tout : cette andouille s’est trompée. Au lieu de reproduire le A de Adolf, il a utilisé un F.

- Mais personne ne le voit ?

- Oh si. Mais Heidemann se persuade tous seuls que ce F doit signifier Führer.

- Oh putain mais cet acharnement à passer pour une buse.

- Écoute, il n’est pas le seul. Les négociations s’éternisent pendant des mois. Tandis que Heidemann tire sur la corde pour obtenir du journal une somme bien supérieure à celle qu’il versera à Kujau, celui-ci fait mine de découvrir chaque mois ou presque de nouveaux carnets – de 27, on passe à 60…

- Le gourmand.

- Et pour expliquer qu’ils arrivent au compte-goutte, Kujau prétexte la nécessité de les faire passer un de RDA en RFA. Chez Grüner & Jahr, de son côté, on engage discrètement les démarches nécessaires pour céder les droits d’exploitation des carnets à de grands journaux étrangers – Newsweek, le Times, Paris Match

- La cupidité partout.

- Résultat : fin 1982, la boîte a déjà claqué plus de 7 millions de marks sur la base de très exactement que dalle, ou presque.

- Mais non ?

- Oh si et la facture finale sera de 9,3 millions de marks. Kujau et Heidemann vivent leur meilleure vie, entre voitures de luxe et appartements de prestiges sur les plus belles avenues de Berlin et de Stuttgart. Heidemann s’offre même le luxe de rénover entièrement l’ancien yacht de Göring.

- C’est important, la plaisance.

- Début 1983, la publication prochaine de documents privés d’Adolf Hitler est devenue un secret de polichinelle. Grüner & Jahr décident de passer à la vitesse supérieure, quitte à s’affranchir de quelques règles basiques.

- Du genre ?

- Le Stern fait bel et bien expertiser les carnets, mais les conditions de l’examen sont si draconiennes qu’elles compromettent le travail des spécialistes

- Hein ? Mais comment ?

- Le journal a sollicité deux anciens policiers et un historien anglais, Hugh Trevor-Roper – un homme unanimement respecté qui a certes publié un ouvrage de référence sur les derniers jours d’Adolf Hitler mais dont la véritable spécialité est le 16e siècle.

- Ah.

- Et il maitrise mal l’allemand.

- Ah.

- Cerise sur le gâteau : les trois hommes ne peuvent pas travailler sur les originaux mais sur des photographies.

- Ils doivent expertiser un manuscrit sans avoir accès au manuscrit ?

- Voilà. Évidemment, ça ne leur permet pas d’étudier l’encre et le papier des carnets remis par Kujau. Pire, Trevor-Roper se lance sur la base de fausses informations : l’équipe du Stern lui promet que le lien avec l’Opération Seraglio est établi et que des graphologues ont authentifié l’écriture du Führer.

- Ce qui est faux ?

- Ah ben un peu, oui. Le 22 avril 1983, le Stern annonce la publication des carnets dans son prochain numéro, ainsi que la tenue d’une conférence de presse pour le 25 avril. Le magazine essuie immédiatement un premier tir de barrage de la part des historiens spécialisés, majoritairement sceptiques.

- En soi, ce n’est pourtant pas impossible, l’existence de carnets personnels du Führer, si ?

- C’est hautement improbable. Hitler, dont la santé était sensiblement altérée dès 1942, n’était probablement pas en état de tenir un journal manuscrit quotidien après cette date. Les conditions du crash de Dresde, en 1945, sont également pointées : comment des documents de papier auraient-ils pu survivre aux flammes qui ont dévoré l’appareil ? Le sujet fait évidemment réagir jusqu’au plus haut niveau : même le chancelier Helmut Kohl exprime de sérieux doutes.

- Et le Stern... ?

- ...n’en démord pas même lorsque Trevor-Roper, ébranlé par la réaction de ses pairs, commence à faire machine arrière. A la veille de la conférence, l’historien s’oppose violemment à Heidemann et le conjure de lui révéler l’identité de sa source. Le journaliste refuse, s’agace, accuse l’historien de se comporter « comme un officier anglais arrogant en 1945 » et quitte la réunion.

- Le groupe vit bien.

- Autant te dire que l’atmosphère est légèrement tendue lors de la conférence de presse du 25 avril 1983, trois jours avant la parution du numéro. Le rédacteur en chef du Stern, Peter Koch, évoque « le plus grand scoop du siècle » et déroule un argumentaire enthousiaste qui s’effondre en direct.

- Mais non ?

- Si. Trevor-Roper, refuse clairement de confirmer l’authenticité des documents, regrettant que « la rigueur et la prudence propres à la recherche historique aient été sacrifiées aux nécessités journalistiques de la recherche du scoop ».

- Outch...

- Au pied du mur, le Stern finit par accepter de faire expertiser le texte, l’encre et le papier des originaux par le Service Fédéral des Archives mais prévient : le résultat ne sera communiqué qu’après la publication du numéro spécial. Du côté de Newsweek, la tendance est la même : alerté au sujet des doutes exprimés par Trevor-Roper, le propriétaire du journal - Rupert Murdoch - a une réponse entrée dans la légende : « Fuck him. Publish. » (« On l’emmerde. Publiez. »).

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