En Marge, des histoires derrière l'Histoire. N'importe quoi, mais sérieusement.

L’Histoire, c'est certes l’affaire de savants spécialistes qui plongent des archives qui font éternuer. Mais c'est aussi le petit détail qui a le don de faire sourire deux gugusses dans notre genre. Ici, on se raconte les petites histoires qu'on trouve dans les marges. Et soit vous n'en avez jamais entendu parler, soit vous ne savez pas tout.

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Par En Marge
24 juil. · 8 mn à lire
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Alice aux pays des machos

Où l'on apprend que parfois, la meilleure façon d'être invité à une fête est d'en organiser une autre juste à côté.

- Qu’est-ce que tu fais ?

- J’écris au CIO.

- Je ne te le conseille vraiment pas. Non seulement il y a certainement une armée de petites mains qui filtre le courrier, autrement dit tes insultes, dont je ne doute pas de l’inventivité et de la verve, n’arriveront jamais au sommet du comité, mais en plus en ce moment la police a le droit de t’emprisonner au secret sans jugement si tu émets la moindre critique.

- Tu es sûr ?

- Sûr, non, mais ça me semble probable.

- Quoi qu’il en soit, je te rassure. J’ai passé l’âge de ces enfantillages.

- Ah oui ? C’est marrant, j’ai entendu qu’une nouvelle enquête avait été lancée à propos de ces colis reçus par le lycée.

- Ils l’ont cherché. Mais en ce qui concerne le CIO, je te rassure, je suis tout ce qu’il y a de plus courtois. Regarde, j’ai pas écrit une seule fois « corrompu jusqu’à la moelle ». Au point que je me demande s’ils ne vont pas penser que je me suis trompé de destinataire.

- En effet, c’est poli. Mais…un peu menaçant, quand même, je trouve.

- Mais oui, certainement. C’est un avertissement en bonne et due forme. Ils cèdent à mes exigences et réintroduisent la course en sac et le tirer de corde dans le programme, ou bien…

- Ou bien, quoi, exactement ?

- Ou bien je n’hésiterai pas à lancer ma propre manifestation sportive internationale qui connaîtra un tel succès qu’ils seront bien obligés de reconnaître qu’il vaut mieux pour eux l’intégrer plutôt que d’en subir la concurrence.

- La course en sac et le tirer de corde, uh ?

- Des disciplines qui ont légitimement eu leur place dans le programme olympique, je te le rappelle. Franchement, plutôt que de multiplier inutilement les distances sur lesquelles on voit des gens courir… Je pense également à introduire le concours de gifles.

- Ah, là je dois admettre que c’est tentant.

Franchement, ça ou du tir à la carabine ? FRANCHEMENT ?

Pour autant, comment dire, j’ai un doute sur les chances de succès de la démarche.

- Détrompe-toi, je ne me lance pas par hasard. Ca a déjà été fait, et avec succès.

- Pardon ? Quelqu’un qui a organisé une compétition concurrente jusqu’à ce que le CIO accepte d’inclure les concours de gifles aux JO, ça a déjà été fait ?!

- Pas exactement. Organiser une compétition concurrente pour faire pression sur les instances dirigeantes sur sport mondial, mais ce n’était pas les championnats de baffe. Hasard amusant il s’agissait plutôt des disciplines dont tu me disais hier encore à quel point tu les trouvais dénuées d’intérêt, voire constitutives d’un spectacle navrant et de dégoûtant. A savoir le sport féminin.

- Je, mais…jamais !

- Ne perdons pas notre temps avec des dénégations aussi inutiles que laborieuses.

- Ce procédé est scandaleux.

- Et je compte bien m’en resservir. Toujours est-il que quand ils ont été « réinventés » à la fin du 19e siècle, les Jeux Olympiques étaient conçus pour les athlètes mâles. Lors de la deuxième édition, à Paris en 1900, les femmes ne sont autorisées à concourir que pour les épreuves de tennis, natation, voile, croquet, et équitation. Le contingent féminin se limite par conséquent à 22 femmes sur 975 athlètes.

- C’est pas beaucoup, disons.

- Non, mais on peut toujours faire moins. Quatre ans plus tard à Saint-Louis, elles sont 6 sur 651. Alors qu’une nouvelle discipline leur est ouverte, à savoir le tir à l’arc.

C’était l’occasion de faire de la recherche d’aiguille dans une botte de foin un sport olympique.

- Mais d’abord pourquoi ?

- Il y a cette idée qui circule que les membres du CIO étaient hostiles à la participation des femmes aux Jeux. C’est faux, c’était juste une majorité d’entre eux. Certains reçoivent favorablement les demandes de sportives qui voudraient bien prendre part aux compétitions, mais le problème est que parmi ceux qui y sont opposés, il y a notamment le grand chef.

- Coubertin ?

- Lui-même. Après les Jeux de Stockholm en 1912, il déclare encore, avec le soutien d’une bonne partie du comité : « une olympiade avec des femmes ne serait pas pratique, pas intéressante, pas esthétique, et déplacée ».

- Il développe un peu ?

- Un des principaux arguments qu’à quelques exceptions près, par exemple le tennis, l’effort physique est disgracieux chez la femme. Le corps féminin doit rester une incarnation de grâce et de beauté limite un peu évanescente, et voir une représentante du beau sexe en sueur et grimaçante serait avilir cet idéal, vois-tu.

- Mouais.

- Coubertin, lui, il voit bien, parce qu’il campe fermement sur ses positions. En 1914, il exclut formellement la participation des femmes aux épreuves d’athlétisme. Pour lui, elles devraient se limiter à la natation et à l’escrime.

- Ouh, l’escrime ça fait une discipline de plus.

- Tout à fait, mais il refuse d’aller plus loin. Heureusement, quelqu'un se met en parallèle à travailler pour changer ça.

- Très bien. Présentations ?

- C’est une autre compatriote née en 1884, Alice Million.

- Un patronyme riche de promesses.

- En effet, cependant c’est sous celui de son mari, Milliat, qu’elle va œuvrer. Même si la pauvre devient veuve après seulement quelques années de mariage. Institutrice de formation, Alice prend goût au sport, et se met donc à pratiquer sérieusement l’aviron, la natation, et le hockey sur gazon.

- Ca ne rigole pas.

- Que non.

Alice s’entraîne à ramer, parce qu’elle sait qu’elle va en avoir besoin.

En 1915, elle devient présidente du club Fémina Sport de Paris. Un club de sport pour les femmes, comme un indice subtil dans son nom le laisse deviner aux plus avertis.

- Nan, je vois pas.

- C’est pas à la portée de tout le monde. En 1917, c’est la création de la Fédération des sociétés féminines sportives de France, ou FSFSF. Tu es excusé si tu l’ignorais, on ne va pas se mentir l’actualité de l’année 1917 est un peu chargée et c’est pas forcément ce qu’on retient en premier. Mais il convient néanmoins de souligner qu’Alice Milliat en devient trésorière dès 1918, puis secrétaire générale et présidente dès 1919. Et c’est à ce titre qu’elle se fend d’une demande au CIO pour inclure l’athlétisme féminin aux JO.

- A moins d’un revirement assez significatif, je ne le sens pas.

- Tu as raison, c’est un refus. La FSFSF…

- Y’a trop de FS dans ce sigle.

- Tu as un problème avec les FS féminines ?

- Aucun, pardon.

- La FSFSF, donc, travaille en attendant à l’échelle nationale et organise les premiers championnats féminins de France de foot, basket, cross, natation, hockey sur gazon. Ce qui est déjà bien, mais Alice reste quand même très attachée au développement du sport féminin à l’international aussi, et notamment de l’athlétisme. D’autant plus que les JO d’Anvers en 1920, non contents de ne pas programmer d’athlétisme féminin, n’ont accueilli que 65 femmes sur 2 626 athlètes.

- Je crois qu’on est dans la fourchette que les statisticiens définissent comme « vraiment pas beaucoup ».

- Voire moins. En mars 21, Alice monte donc un meeting d’éducation physique féminin à Monte-Carlo, où sont représentés la France, le l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni, et la Suède. Et c’est un beau succès.

- Ah, bien.

- Encouragée par cette réussite, et son amour des sigles, Alice crée dans la foulée, soutenue et dynamique, la Fédération Sportive Féminine Internationale (FSFI), dont elle prend la présidence.

- On n’est jamais si bien servi, etc.

- C’est vrai. Et puisqu’elle dispose maintenant d’une fédé internationale, autant la mettre au boulot.

- C'est-à-dire ?

- En 1922, la FSFI organise les Jeux Olympiques Féminins.

- Je pense que ça va passer tout seul auprès du CIO. Ils ne sont pas du tout du genre à être attachés à leur marque ni rien.

- Eh bien figure-toi que ce n’est pas le CIO qui proteste, mais la Fédération Internationale d’Athlétisme (FIA). Il faut dire que le programme des Jeux envisagés par Alice comprend exclusivement de l’athlétisme, puisque c’est le domaine que le CIO ne veut surtout pas voir décliné au féminin. Donc c’est la FIA qui râle. Alice accepte de changer le nom de la manifestation, rebaptisée « Jeux Mondiaux Féminins et pas du tout Olympiques *clin d’œil* *clin d’œil* ». Mais comme ça faisait long on a juste retenu Jeux Mondiaux Féminins.

- Très bien, quel est le programme ?

- De l’athlétisme, si tu avais encore un doute.

- Plus trop, pour être honnête. Les premiers Jeux Mondiaux Féminins se tiennent le 20 août 1922 au stade Pershing de Paris. Et quand je dis qu’ils se tiennent le 20, il faut comprendre qu’on parle encore d’une manifestation sur une seule journée. C’est suffisant pour boucler les 13 épreuves de course, saut, et lancer prévues, qui réunissent des athlètes venues de France, de Grande-Bretagne, de Suisse, de Tchécoslovaquie, et des Etats-Unis. Mais aussi, et peut-être même surtout, 20 000 spectateurs.

Oui, bon, ils n’étaient pas encore tous assis, mais ils sont venus.

- Pas mal.

- Carrément. La presse a non seulement bien annoncé l’événement, mais elle le couvre avec enthousiasme. Et je ne parle pas que des journaux spécialisés, en sport, il y a également des articles dans des titres généralistes. Ils soulignent que les femmes ont acquis une place légitime dans le sport et ne constituent plus uniquement une curiosité, et réalisent des performances remarquables. Il est même question  des symboles d’une « Humanité nouvelle » que constituent ces “athlètesses”. Heureusement, la sagesse du temps a fait son œuvre a mis à mort ce terme ignoble. Comme elle ne tardera espérons-le pas à en faire autant avec toutes les saloperies du même genre que nous subissons un siècle plus tard, et je pense en particulier à…

- Non, stop, revenons-en au sujet si tu veux bien.

- Honteuse censure qui est bien à la marque de fabrique des supposés bien-pensants, mais passons. Note que l’organisation comprend également une pointe de football, à savoir un petit tacle au CIO. En effet, les Jeux Féminins appliquent le cérémonial imaginé par Coubertin pour les JO qui doivent se tenir deux ans plus tard, à Paris aussi : défilé des équipes avec porte-drapeaux, la proclamation officielle de l'ouverture, les hymnes nationaux et la montée du drapeau pour les victoires. Et leur grillent ainsi la politesse devant le public parisien.

- Mais enfin, honneur aux dames, c’est dans l’ordre des choses.

- Bien sûr. En un mot comme en cent, c’est un succès. Qui conduit d’ailleurs la FIA à créer une commission pour étudier l’inclusion de l’athlétisme féminin aux Jeux avec le CIO. Elle va cependant prendre son temps. Forte de cette réussite, Alice Milliat et sa FSFI travaillent déjà sur leur prochaine édition, prévue quatre ans plus tard. Puisqu’on rappelle qu’il ne s’agit pas du tout de faire comme les JO. Les Jeux Féminins de Göteborg se tiennent donc en août 1926. On passe d’un à trois jours, de 5 à 9 pays, et de 77 à 100 athlètes.

- Athlètesses.

- Fais bien attention. Le succès populaire ne se dément pas. Ce qui conduit finalement la fédé internationale d’athlétisme à proposer la participation des femmes pour 5 épreuves d’athlétisme (le programme masculin en compte 13) aux JO d’Amsterdam n 1928. Alice n’est pas pour, elle craint une forme d’absorption, mais la FSFI accepte.

- C’était l’objectif, quand même, non ?

- Oui, et c’est incontestablement une bonne nouvelle. Sauf pour Coubertin, qui ne manque pas de signaler qu’il demeure hostile à la participation des femmes, et que c’est contre son gré qu’elles sont admises dans un nombre grandissant d’épreuves. Il y a ainsi 300 dames à Amsterdam.

- On me dit qu’il y en a plus que ça, notamment dans le port.

- C’est malin. C’est un doublement de la taille de la délégation féminine, grâce notamment à l‘arrivée de l’athlétisme. Elles représentent 10 % du total, un niveau jamais atteint jusqu’à présent. Note qu’il y en a trois cents plus une, puisqu’Alice Milliat est invitée pour être la première juge des épreuves masculines d’athlétisme.

- Attends…ça juge quoi un juge d’athlétisme ?

- Exactement. Pour ce qui est du bilan, il est mitigé.

- Comment ça ?

- L’introduction de l’athlétisme féminin est un progrès, sans aucun doute, mais les résistances restent fortes. Après les Jeux, le CIO décide de supprimer le 800 mètres féminin.

- Mais enfin ?!

- Il se trouve qu’après la course, plusieurs concurrentes s’allongent sur la piste pour reprendre leur souffle, et les opposants à la participation des femmes en tirent la conclusion qu’elles sont trop fragiles pour courir sur cette distance. Le CIO trouve des études médicales qui concluent que le 800 mètres est trop dangereux pour les femmes, et il ne reviendra pas au programme avant les Jeux de Rome en 1960.

- Deux pas en avant, un pas en arrière.

- Ce qui a certainement joué dans la décision de la FSFI de continuer à tenir ses Jeux Féminins. La manifestation continue sa montée en puissance avec l’édition de septembre 1930, organisée à Prague. Trois jours, 17 pays représentés, et 270 participantes. La même année, Alice lance encore les championnats du monde d’athlétisme féminin en 1930.

- Elle n’arrête pas.

- C’est une rameuse de fond. Toutefois les années 30 vont mettre un terme à ses efforts. Ou les consacrer, ça dépend comme on voit les choses.

- Tu as le droit d’être plus clair.

- Alice Milliat continue à superviser les Jeux Féminins, qui passent à Londres en 1934 en incluant le basket, et les championnats du monde d’athlétisme féminin. Mais dans le contexte de la crise économique mondiale, ça commence à devenir financièrement difficile. Dans le même temps, l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF) obtient l’intégration de l’athlétisme féminin aux JO de 1936, et absorbe la FSFI la même année. Il n’y aura plus de Jeux Mondiaux Féminins. Et de toute façon Alice s’est retirée des affaires.

- Ca ne lui ressemble pas.

- Elle est malade, et critiquée pour avoir lancé une loterie afin de financer un terrain d’entraînement. Elle abandonne ses mandats et son implication dans les instances sportives en 1935.

- Mais elle a atteint son objectif. Il y a plus de femmes aux JO, en particulier en athlétisme.

- Oui, mais elles ne sont pas encore sur un pied d’égalité avec les hommes. Beaucoup de responsables sportifs considèrent encore que s’il est tout à fait positif d’inclure davantage de femmes, cela doit se faire dans les bons sports, c'est-à-dire les disciplines appropriées. Sous couvert d’arguments scientifiques, ils expliquent qu’elles doivent se limiter à des sports qui ne sont pas trop exigeants physiquement.

- Ecoute, je pense personnellement que c’est une approche du sport qui mériterait d’être étendue à tout le monde.

- Je n’en attendais pas moins. En 1932, le délégué du CIO aux Etats-Unis et président de l’Union Amateur d’athlétisme, Avery Brundage, rappelle encore que les Grecs excluaient les femmes de leurs jeux, y compris en tant que spectatrices. Et ajoute qu’ils avaient sans doute raison. Dans le même temps, Mildred Dickinson, une athlète, fait l’objet d’une controverse autour du fait qu’elle soit ou non une amatrice ou une professionnelle, parce qu’elle est apparue dans une annonce pour le lait. Pour Brundage, ça justifie sa suspension des jeux, même si au final elle est réadmise.

« Mais surtout qu’on ne vous reprenne plus à promouvoir un produit sain, hein. »

- Ecoute, il veut appliquer les règles strictement, au fond il n’a pas forcément tort.

- Admettons. Cependant en 1949, alors qu’il est devenu vice-président du CIO, il explique encore qu’il est « tiède » à propos de la participation des femmes aux jeux. Il considère qu’elles devraient être cantonnées aux sports qui sont appropriés pour elles, à savoir le tennis, la natation, le patinage artistique, et l’escrime. Mais certainement pas le lancer du poids. Or il devient président du CIO entre 1952 et 1972.

- Il a manifestement le…profil d’un successeur de Coubertin.

- Il ne doit pas être le seul, puisqu’en 1953, l’Assemblée générale du CIO considère encore que les femmes ne doivent pas être exclues des jeux, quand même, mais que leur participation doit être limitée aux sports « adaptés ». Certains expliquent même que réduire la participation des femmes est une façon de faire des économies et d’éviter la course au gigantisme des jeux.

- Ah oui, ça le CIO il a horreur de la course au gigantisme.

- La même année, on trouve encore dans le New York Times un article pour dire qu’il n’y a rien de féminin et d’enchanteur à voir une femme dont le front d’albâtre est maculé de gouttes de sueur, résultat de contorsions grotesques à l’occasion d’activités totalement inadaptées à sa constitution.

- Oh la vache…

- J’ai pas fini, il ajoute que n‘importe quel lycéen peut réaliser des performances supérieures à une athlète : « les femmes sont merveilleuses, mais que ces délicieuses créatures se mettent à lancer le disque ou le poids, c’est autre chose ».

- Bien bien.

- En 1957, l’année même de la disparition d’Alice Milliat, Avery Brundage maintient ses positions, en considérant que le lancer du poids et les courses de fond ne sont pas adaptés pour les femmes. La bonne nouvelle c’est que de toute évidence il n’est pas suivi, le programme féminin se développé au fil des années, y compris avec précisément ces épreuves. Mais bon, il faut attendre les années 80 pour avoir plus de 15 % de femmes dans les compétitions.

- Les mentalités évoluent à leur rythme.

- Mouais, y’a des sujets qui vont plus vite quand même…

« Vous savez quoi, finalement, le lait… »

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